lundi, janvier 16, 2006

On n'est pas tant de choses...

« trop de manque de confiance en moi pour oser le regard de l’autre sur cette impudeur »
On redescend sur terre et on respire un grand coup. On n’est pas tant de choses. Et quitte à parler mises à nu, parlons en vraiment, allez ! au premier degré pour une fois, ça va nous faire du bien.

Au camp naturiste des Salins de Giraud, soleil + Camargue = moustiques. On plante la tente un peu où on peut ; juste à côté, dans la vieille caravane, il y a Sébastien et son berger allemand.
Il est là depuis le début de l’été, doré comme un caramel, il est sympathique et souriant, toujours prêt à rendre service, nous faisons connaissance. Il raconte qu’il s’est trouvé un bon plan, il rend service à des amis et garde la caravane pour eux les trois mois de l’été, c’est bien, ça lui fait des vacances, sinon, il pourrait pas s’en payer. Il est content, il verra bien ce qu’il fera après, avec son RMI.
Je suis venue là avec ma copine du moment, il me dit que lui il s’en fout, qu’on fait bien ce qu’on veut. Il m’avoue même que lui aussi il aime bien ça : les filles. On parle, on parle beaucoup, il n’y a que ça à faire et se dorer au soleil et patauger dans la Méditerranée.
Alors, les filles on en parle beaucoup, autour de nous il y a des couples, des couples de mecs, des couples de filles, des familles avec enfants, des jeunes, des vieux, des chiens qui s’ébrouent sur ta serviette, la plage quoi !
Sébastien a repéré la fille qui vient d’arriver seule et qui installe tant bien que mal sa tente non loin de la nôtre. Elle lui plait, il me demande ce qu’il doit faire, je lui réponds « à ta place, je ...» je lui dis « tente ta chance, qu’est-ce que t’as à perdre ? » Il est timide ce grand gaillard-là, il est touchant, il m’attendrit.
Sébastien a hésité trop longtemps et la copine de la fille arrive dans une deuxième voiture, retrouvailles, baiser furtif. Le montage de tente passe à la vitesse supérieure.
Sébastien hausse les épaules et dit que c’est toujours comme ça, qu’il n’a pas de chance. Je le console tant bien que mal, c’est l’heure de l’apéro, une demi-heure plus tard, les pastis aidant, on se raconte des tas d’histoires qui nous font rire.
Le jour passe, le soir descend, ça se rafraîchit.
Dans le camp naturiste, comme partout ailleurs on enfile un T-shirt parce qu’après la brûlure du soleil ça fait un choc. On met un T-shirt pour prendre soin de soi, sauf que nous, on reste cul nu, rien à cacher.