l'illusion du dialogue
Ce qui m’a terrorisée depuis le début de notre histoire me poursuit toujours. J’habitais encore l’Ardèche, j’étais éperdument amoureuse et totalement désorientée ; ce qui m’effrayait le plus c’est qu’alors que je tentais péniblement de me reconstruire tu as fait surgir cet ultimatum « loin des yeux, loin du coeur». J’ai tout de suite eu le sentiment que je risquais de te perdre, alors même que je n’avais pas encore eu le temps de vraiment te connaître.
Je me souviens de toutes mes peurs, et de ton côté, tu donnais l’impression d’être déterminée.
Aujourd’hui, encore, je ne sais pas à quoi il faut rapporter l’intensité des moments que nous avons connus. Peut-être seulement l’urgence du désir et l’angoisse d’une solitude, mêlées. En même temps que compter pour quelqu’un, le sentiment amoureux, et toutes choses bonnes à vivre.
Tu me reproches maintenant d’être trop cérébrale, tu ne comprends pas mon irrépressible envie de tout comprendre. Tu dois penser que je manque de spontanéité. Mais la spontanéité n’est pas dans la parole, comment on exprime ses émotions, mais dans notre capacité à en avoir.
Toutes nos émotions, tous nos sentiments ne sauraient pas nous mener au bonheur, à l’épanouissement. je le dis pour le savoir. Je me méfie des impulsions nues qui nous entraînent sur des chemins que nous ne savons pas comprendre. Pour m’être trouvée la victime de certains qui se sont abandonnés à leurs impulsions à mes dépends, je suis bien placée pour en parler .
Il est probable qu’en choisissant cette voie je m’aliène une part de bonheur, mais nous ne vivons pas seuls ; nous ne vivons pas pour nous-même. Ça m’est pénible que tu puisses penser que je suis égoïste. Je le serais si je n’avais eu que mon petit devenir en tête, mais mon univers est plus peuplé qu’il n’y paraît. A vivre au milieu de vous je n’ai pas vécu pour moi seule. Dans notre quotidien j’ai sans arrêt inclus l’existence de chacun dans ma manière d’appréhender chaque jour. J’ai sans doute manqué de détachement. Tout se serait probablement mieux passé si j’avais été capable d’indifférence.
Mais je suis et je reste une écorchée vive ; et si ma perception du monde me fait souffrir en premier lieu, je continue et veux continuer à croire qu’elle est ma plus grande richesse. Je veux bien qu’on me prête tous les défauts de la terre, je suis probablement passée successivement par chacun d’eux, tant que je reste capable de déceler ce qui va mal chez l’autre avant même qu’il n’en ait pris conscience.
Voir, savoir et agir.
Je ne peux pas me concevoir dans une existence où l’on s’accommode des constats, « on a raté ceci, tant pis » est pour moi la marque de l’échec absolu. C’est être là à temps qui est la seule valeur. On ne peut pas se contenter de simplement vouloir vivre.
J’avais peur hier, et j’ai peur aujourd’hui encore. Peur de ne pas être capable de mesurer ce que l’autre traverse lui-même.
Nos choix, nos attitudes ne sont pas des poses, mais le résultat de l’enchevêtrement de circonstances, de capacités ou de faiblesses. Et toutes peuvent être expliquées et comprises. C’est à ça que sert le dialogue, le dialogue n’est pas la musique, l’environnement sonore d’un couple. Le dialogue c’est le lieu où l’on peut s’apprendre l’une l’autre, et soi-même par la même occasion. On devrait pouvoir se construire, ou au moins se consolider à travers cet échange.
Est-ce que c’est le faux sentiment de l’évidence qui a tué le dialogue entre nous ? ou une envie si pressante d’être comprise immédiatement, devinée, qui nous a laissé nous persuader que ce dialogue existait ?
Je me souviens de toutes mes peurs, et de ton côté, tu donnais l’impression d’être déterminée.
Aujourd’hui, encore, je ne sais pas à quoi il faut rapporter l’intensité des moments que nous avons connus. Peut-être seulement l’urgence du désir et l’angoisse d’une solitude, mêlées. En même temps que compter pour quelqu’un, le sentiment amoureux, et toutes choses bonnes à vivre.
Tu me reproches maintenant d’être trop cérébrale, tu ne comprends pas mon irrépressible envie de tout comprendre. Tu dois penser que je manque de spontanéité. Mais la spontanéité n’est pas dans la parole, comment on exprime ses émotions, mais dans notre capacité à en avoir.
Toutes nos émotions, tous nos sentiments ne sauraient pas nous mener au bonheur, à l’épanouissement. je le dis pour le savoir. Je me méfie des impulsions nues qui nous entraînent sur des chemins que nous ne savons pas comprendre. Pour m’être trouvée la victime de certains qui se sont abandonnés à leurs impulsions à mes dépends, je suis bien placée pour en parler .
Il est probable qu’en choisissant cette voie je m’aliène une part de bonheur, mais nous ne vivons pas seuls ; nous ne vivons pas pour nous-même. Ça m’est pénible que tu puisses penser que je suis égoïste. Je le serais si je n’avais eu que mon petit devenir en tête, mais mon univers est plus peuplé qu’il n’y paraît. A vivre au milieu de vous je n’ai pas vécu pour moi seule. Dans notre quotidien j’ai sans arrêt inclus l’existence de chacun dans ma manière d’appréhender chaque jour. J’ai sans doute manqué de détachement. Tout se serait probablement mieux passé si j’avais été capable d’indifférence.
Mais je suis et je reste une écorchée vive ; et si ma perception du monde me fait souffrir en premier lieu, je continue et veux continuer à croire qu’elle est ma plus grande richesse. Je veux bien qu’on me prête tous les défauts de la terre, je suis probablement passée successivement par chacun d’eux, tant que je reste capable de déceler ce qui va mal chez l’autre avant même qu’il n’en ait pris conscience.
Voir, savoir et agir.
Je ne peux pas me concevoir dans une existence où l’on s’accommode des constats, « on a raté ceci, tant pis » est pour moi la marque de l’échec absolu. C’est être là à temps qui est la seule valeur. On ne peut pas se contenter de simplement vouloir vivre.
J’avais peur hier, et j’ai peur aujourd’hui encore. Peur de ne pas être capable de mesurer ce que l’autre traverse lui-même.
Nos choix, nos attitudes ne sont pas des poses, mais le résultat de l’enchevêtrement de circonstances, de capacités ou de faiblesses. Et toutes peuvent être expliquées et comprises. C’est à ça que sert le dialogue, le dialogue n’est pas la musique, l’environnement sonore d’un couple. Le dialogue c’est le lieu où l’on peut s’apprendre l’une l’autre, et soi-même par la même occasion. On devrait pouvoir se construire, ou au moins se consolider à travers cet échange.
Est-ce que c’est le faux sentiment de l’évidence qui a tué le dialogue entre nous ? ou une envie si pressante d’être comprise immédiatement, devinée, qui nous a laissé nous persuader que ce dialogue existait ?
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