vendredi, janvier 06, 2006

Borsalino ou la théorie du mâle en déclin

Je me suis fait offrir un Borsalino, c'était un rêve d'enfant, rien de bien notable jusque là, sauf que, l'exhibant en ville- on cherche la reconnaissance comme on peut - je me suis trouvée confrontée à deux choses:
- les regards insistants de certains , du genre "non, mais, t'as vu ça ?" on sent même que quelque chose réfléchit derrière ce regard là, ( franchement: c'est troublant ) , au départ j'ai trouvé ça plutôt amusant, puis, tout de même un peu casse-pieds, et pour finir franchement inquisiteur au point d'interpeler le curieux d'un "Vous voulez connaître la marque de mon chapeau ou celle de mon rasoir ?".
- le constat, impossible de faire autrement, vraiment, que le chapeau dans la ville, même par ces temps froids reste la marque très nette du mâle vieillissant; si vous ne me croyez pas, regardez-vous même. La cinquantaine bien tapée, charnu, une aura de réussite professionnelle, le Borsa porté droit sur le front, parallèle à l'axe des yeux et à la ligne bleue des Vosges, campé.

Et la révélation me vînt: c'est précisément le deuxième principe qui met en branle le premier.
Comment pourrais-je être assimilée à un mâle vieillissant alors même que depuis que je porte le chapeau on ne m'a jamais autant appelé Madame!