vendredi, février 05, 2010

Le prix du sang

J'ai fait le compte, j'aurai passé 7 années de mon existence à saigner.
7 années c'est considérable, c'est le temps pour qu'un être venu au monde acquière la parole, le mouvement, les sentiments et le raisonnement et pour qu'il commence à s'envisager pour lui-même.
Dans quelques temps il n'y paraîtra plus, comme si de rien n'était: du passé.
On va juste ouvrir au niveau du nombril une fente minuscule, y passer quelques instruments, découper quelques chairs, évacuer et recoudre.
Au creux de l'abdomen, dans ce lieu que les femmes et les hommes ont investit de leurs rêves durant des millénaires : plus rien, un grand vide.
J'aspirais à la vacuité... la voilà qui s'approche d'un pas tranquille, inexorable.

Il faut voir le bon côté des choses: je ne saignerai plus jamais.
Et aussi, j'y gagnerai une flottabilité accrue.